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DE GUILLAUME DE NANGIS

triple sujet de la convocation d’un concile général, à savoir les crimes énormes des Templiers, les secours à porter à la Terre-Sainte, et l’utile réformation de l’état de l’Église : cela fait, il donna sa bénédiction au peuple, et chacun s’en retourna chez soi. Ensuite, après beaucoup d’assemblées et diverses négociations, il y eut entre le seigneur pape et ceux qu’il avait appelés, hommes d’une grande circonspection et sagesse, cardinaux, prélats, procureurs ou autres hommes importans, un grand nombre de délibérations sur lesdites causes de la convocation du concile jusqu’à l’arrivée du roi de France, qui, disait-on, par zèle pour la foi, avait été depuis le commencement le principal et le plus ardent promoteur des procès intentés à l’ordre et aux personnes des Templiers. Les affaires traitées dans ce concile étaient sujettes à des difficultés, en sorte qu’elles paraissaient être en doute et en suspens, et traîner en paroles.


[1312]

Le jour de la lune après la Quasimodo, on tint à Vienne, dans la grande église, la seconde session du concile général. Philippe, roi de France, arrivé vers le carême avec ses fils et ses frères, et accompagné d’une suite nombreuse, puissante et convenable, de prélats, de nobles et de grands, siégea à la droite du souverain pontife, qui dominait tous les autres, sur un siège un peu moins élevé, avec les cardinaux, les prélats, et d’autres appelés par le pape. Après quelques préliminaires observés ordinairement dans ces circonstances, le pape prit pour texte « Les impies ne ressusciteront point dans le jugement des justes, ni les pécheurs dans l’as-