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DE GUILLAUME DE NANGIS

catholique, et cependant si long-temps retardés, au grand chagrin du pape et de tout catholique, allaient bientôt être accomplis, puisque le roi de France Philippe, présent au concile, lui avait sincèrement promis par une lettre (qui fut lue sur-le-champ en plein concile) de prendre la croix dans l’espace d’un an avec ses encans, ses frères, et nh grand nombre de seigneurs de ses États et d’autres royaumes et de se mettre en route aux calendes du mois de mai prochain pour aller au secours de la Terre-Sainte, où il resterait six ans. En cas que la mort ou quelqu’autre légitime obstacle empêchât le roi de faire ce voyage, son fils aîné s’obligeait à l’accomplir fidèlement ; mais il n’en fit rien c’est pourquoi les prélats, par une pieuse affection, accordérent au roi les dîmes pour six ans. Le souverain pontife et le saint concile approuvèrent la dévotion du roi et la concession dé la dîme, et ainsi se termina cette session.

Avant la dissolution du concile, après diverses délibérations sur les biens des Templiers pour savoir l’usage qu’on en devait faire, les uns conseillant de fonder un nouvel ordre à qui on les donnerait, les autres émettant un avis différent, le Siège apostolique régla enfin, du consentement des rois et des prélats, que ces biens seraient dévolus entièrement aux frères de l’Hôpital, afin de leur donner plus de forces pour recouvrer ou secourir la Terre-Sainte ; mais au conitraire, comme il apparut dans la suite, ces biens les rendirent pires qu’auparavant. Quant aux personnes des Templiers encore vivans, on ne conclût rien à cet égard. On s’occupa quelque peu de plu-