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DE GUILLAUME DE NANGIS

Comme ceux qui ont écrit avant l’année 1314 ou environ, n’ont rien dit du Bavarois soi-disant roi des Romains, je vais remonter au temps de son élection, et, quoiqu’il en ait été dit quelque chose plus haut, rapporter ce fait avec les antécédens. Il entra en Italie, et s’allia cruellement auxdits schismatiques et hérétiques. L’an du Seigneur 1314, après la mort de l’empereur Henri, de glorieuse mémoire, les trois archevêques, électeurs des rois d’Allemagne, les archevêques de Mayence, Trêves et Cologne, rassemblés pour l’élection avec trois ducs à Francfort-sur-le-Mein, choisirent unanimement pour roi d’Allemagne Louis, duc de Bavière ; l’archevêque de Cologne seul donna son suffrage à Frédéric, duc d’Autriche. Après quoi les autres princes, conduisant ledit Louis à Aix-la-Chapelle, lieu ordinaire du sacre des rois d’Allemagne, ils le firent asseoir sur le trône du magnanime empereur Charlemagne, vers la Nativité de la sainte Vierge Marie, et le couronnant roi des Romains, lui mirent sur la tête le diadème royal.

Vers la fête suivante de la Pentecôte, l’archevêque de Cologne couronna non à Aix-la-Chapelle, mais dans une ville appelée Bonn, et éloignée de quatre lieues de Cologne, Frédéric, qu’il avait élu. Après son couronnement, Louis, qui avait eu pour lui la majorité des électeurs, et paraissait le plus puissant, revint à Nuremberg, où les rois d’Allemagne, après avoir reçu la couronne de roi des Romains, avaient coutume d’établir leur première résidence, et y fît publiquement annoncer qu’il tiendrait sa cour. Il reçut en cette ville les hommages de l’Empire, exerça