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CHRONIQUE

jour pour traiter à Compiègne dans l’octave de l’Assomption. Ce jour-là le pape envoya le maître de l’ordre des Prêcheurs avec un frère Minime, docteur en théologie, et le roi envoya aussi une solennelle ambassade ; mais on ne vit paraître personne de la part des Flamands, si ce n’est seulement deux jeunes gens, fils de bourgeois, qui dirent n’avoir point été envoyés pour rien régler. Interrogés sur les motifs de leur venue, ils répondirent « Nous avons perdu quelque bétail, et nous sommes sortis pour le chercher. » Ainsi joués, les envoyés du pape et du roi s’en retournèrent chez eux. Les Flamands avaient essayé auparavant d’entraîner les gens du Poitou dans la même alliance et les mêmes sermens, afin de se renforcer contre le roi ; mais les Poitevins ne le voulurent point.

La même année, il y eut une guerre civile à Verdun en Lorraine, entre les citoyens de cette ville, en sorte qu’un des partis chassa l’autre de la ville. Le comte de Bar, qui défendait contre l’évêque de la ville et son frère, le seigneur d’Aspremont, le parti des bourgeois expulsés, rassembla une armée, et après avoir long-temps assiégé le château de Diuland, en ayant rompu et renversé les remparts, le prit ainsi qu’un autre appelé Sapigny. Mais le roi de France, chargé de la garde de cette ville ayant envoyé dans ce pays le connétable de France, rétablit entre eux la concorde, et les citoyens expulsés furent rappelés chez eux. Cette année le Seigneur renouvela le miracle de la multiplication des pains ; car comme déjà, par tout le royaume de France, la cherté du blé était devenue si excessive que le boisseau de blé était