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DE GUILLAUME DE NANGIS

servaient aucunement l’interdit ; et si quelques-uns, comme des religieux, voulaient l’observer, ils les contraignaient à fuir et à abandonner leur pays, ou les faisaient périr par divers supplices. Des gens affirment qu’un grand nombre furent tués parce qu’ils ne voulaient point célébrer en leur présence, ou leur administrer les sacremens ecclésiastiques. Vers ce temps mourut Edouard, roi d’Angleterre ; il fut honorablement enterré par sa femme et son fils et les grands de son royaume dans, la sépulture de ses pères ; son fils Edouard lui succéda, et fut confirmé sur le trône d’Angleterre. Celui à qui rien n’est caché sait si la mort du roi fut ou non hâtée. Vers ce temps, il s’éleva entre le comte de Savoie et le dauphin une violente guerre ; un grand nombre du parti du duc périrent, et beaucoup des gens du comte s’enfuirent ; beaucoup de nobles furent pris, à savoir le frère du duc de Bourgogne, le comte d’Auxerre, et beaucoup d’autres nobles et puissans : et ainsi la victoire fut remportée par le dauphin, que le père dudit comte de Savoie avait pendant longtemps opprimé par sa méchanceté : cependant le parti du comte paraissait plus nombreux et plus fort.

Pendant que Louis, due de Bavière, qui se regardait comme empereur, ainsi que nous l’avons dit, retenait auprès de lui dans les fers Frédéric, duc d’Autriche, le duc Léopold et les autres frères du duc d’Autriche troublaient l’Allemagne par des rapines et de toute sorte de manières. Mais le Seigneur, qui change comme il veut les cœurs des hommes, puisqu’en lui résident le droit et le pouvoir, non seulement des royaumes, mais même des rois, fit tellement