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DES TUSCULANES.

XXXI. Quid refert ? adsunt enim qui hœc non probant. Mauvaise leçon, heureusement corrigée par Orelli : ijiûd rcferi ? M. Adsunt enim qui… Il faut donc traduire : L’a. Qu’importe lequel ? C. Il y a des gens cependant qui ne se rendent pas à ces démonstrations. Mais vous ne m’échapperez, etc.

XXXIII. Aristoteles quidem ait. Dans ses Problèmes, sect. 30.

Vixit cum Africano. Ce vixit offre ici les deux idées de contemporain et d’ami ; outre qu’on sait par d’autres endroits de Cicéron, que Scipion l’Africain était plein d’estime et d’amitié pour Panétius, le plus célèbre Stoïcien de son temps.

XXXIV. A cyrenaico Hegesia. Philosophe de la secte d’Aristippe. Valère Maxime, vii, 9, rapporte le même fait. Hégésias en avait reçu le nom de πεισιθάνατος. D. Laërte, ii, 86.

Callimachi quidem epigramma. C’est la 2’i’épigramme de Callimaque. — Ambracie était une ville d’Épire. — Ἀποϰαρτερῶν, signifie un homme qui se prive de nourriture pour se laisser mourir de faim.

XXXV. Adstante ope barbarica. Ces vers et les suivants appartenaient à l’Andromaque d’Ennius.

XXXVI. Hœc, opinor, incommoda. Voici, je crois, le fâcheux état de celui qui éprouve un manquement véritable ; li ; l lionuiie a perdu les yeux, la cécité est déplorable ; un autre ses enfants, c’est un affreux malheur. »

Carere igitur hoc significat… Tout ce passage jusqu’à la dernière phrase du chapitre a été omis par D’Olivet. En voici la traduction : « Manquer signifie donc être privé de ce qu’on voudrait avoir. Car on ne manque que de ce que l’on désire ; à moins qu’on n’emploie l’expression de manquer dans un tout autre sens, comme lorsque l’on dit manquer de la fièvre. On emploie encore ce mot dans une autre acception, quand on dit à un homme qu’il manque d’une chose qu’il sent bien n’avoir pas, mais dont il supporte facilement la privation. Naturellement, on ne dit point que l’on manque, quand c’est du mal qu’on n’a pas ; car on est loin de regretter le mal ; mais on dit qu’on manque d’un bien, car en être privé, c’est un mal. Cependant, même dans la vie, on ne dira pas qu’un homme manque d’un bien dont il n’a pas besoin. On pourrait, il est vrai, comprendre ce que ce serait pour un homme qui a le sentiment et la vie, de manquer de la royauté, mais il tant avouer que, si on le disait de vous, par exemple, on parlerait fort improprement ; au contraire ce serait parfaitement dit de Tarquin, chassé du trône. Mais parlez ainsi d’un mort, on ne vous comprendra pas. »

XXXIX. Non male ait Callimachus. Priam était mort âgé, et après avoir essuyé tant de disgrâces, il a eu certainement plus d’occasions de pleurer que Troilus son fils, qui, à la fleur de l’âge, fut tué par Achille. D’Ol.

XL. Chaldœorum promissa. On regardait les Chaldéens comme les premiers hommes qui se fussent rendus habiles dans l’astronomie. Ainsi ceux de cette nation qui se mêlaient de l’astrologie judiciaire ne pouvaient manquer d’avoir la vogue. Voyez. Cicér. de Divin. i, 1.

XLII. Lacedœmoniux quidam, cujux ne nomen. Plutarque, dans son Apophthegm. nous apprend que ce Lacédémonien se nommait Thectamènes.

In quos Simonides. Voici cette épigramme telle qu’on la lit dans l’Anthologie, iii, 6 :

Ὡ ξεῖν, ἄγγειλον Λαϰεδαιμονίοις ὅτι τῃδε
Χείμεθα τοῖς ϰείνων πειθόμενοι νομίμοις.

XLIV. Vidi, videre qtwd me. Ces vers sont emprunutés à une tragédie d’Ennius ou de Pacuvius. C’est Andromaque ou Hécube qui parle.

Alius exoritur e terra. Polydore adresse ces paroles à Ilionée, qui était sa sœur, mais qu’il crovait sa mère. Hygin, fab. 109.

XLVI. Laconis illa vox, qui, quiim nhodius Diaqoras. Cette histoire est rapportée diversement par Plutarque (Vie de Pélop. 297), et Aulu-Gelle, N. A. iii. 15. Ce Rhodien avait non pas deux fils, mais trois, Démagète, Acusilaus et Dorieus. Pausanias, ii, 7.

XLVII. Cleobis et Bito, filii. Cette histoire est rapportée par Hérodote, 1, 31. Beaucoup d’écrivains grecs en ont parlé. — Trophomm et Ægamedes. Voyez sur ce fait : Pausanias, ix, 40 ; Æschines in Axioch. p. 730 ; Plutarque, Cons. ad Apoll. p. 109 ; Stobée, Serm. 119.

XLVIII. In consolatione Crantoris. C’est le livre de Luctu, cité dans les secondes Académiques ch. 44.

His et talibus auctoribus usi. Mais toutes ces prétendues autorités sont détruites par un raisonnement de Sapho, qu’Aristote nous a conservé dans sa Rhétorique, ii, 23 : « C’est un mal que la mort, disait Sapho ; et la preuve que les dieux l’ont ainsi jugé, c’est qu’aucun d’eux n’a encore voulu mourir. » D’Ol.

XLIX. Nihilque in malis ducamus. Toute la substance de cette Tusculane est renfermée dans les dix ou douze lignes suivantes ; el il fiiut convenir que c’est là tout ce qu’on pouvait attendre de plus raisonnable d’un païen. Cicéron. suivant l’idée qu’il se forme d’un Être suprême, ne le considérait que comme une bonté infinie ; mais la religion nous enseigne, qu’en Dieu la bonté est inséparable de la justice ; et que comme il y a des récompenses éternelles pour les gens de bien, il y a des peines éternelles pour les coupables.


LIVRE SECOND.

I. Atque, ut Neoptolemi tum erat. Alors c’est-à-dire, dans la circonstance de sa vie où la tragédie d’Ennius le suppose. Il y a Néoplolème dans le texte, mais ce fils d’Achille est plus connu en notre langue sous le nom de Pyrrhus. D’Ol.

Erat exortum genus Atticorum. Il y avait entre les orateurs Attiques et les Asiatiques, cette différence ; que le style des premiers était pur, sain, précis, toujours proportionné à la nature de leur sujet ; mais celui des autres, enflé, diffus, énervé. Or quelques contemporains de Cicéron, comme il s’en plaint ici et dans beaucoup d’autres endroits, l’accusèiint de inetire trop d’esprit et de Heurs dans ses discours, eu un mol, d’être nu peu..sialique. Ils donnèrent, eux, daus uii style tout opiwso el n’eurent point de succès. Voyez Quintilien, liv. xii, ch. 10, où il est à remarcpicr que le style de Cicéron, blâmé comme Irop Henri par ses conlemporains, passait au contraire pour être maigre et sec dans hsiècle de Quintilien. Tant il est difficile qu’une même nation conserve pemlanl longtemps le bon gortl (pli consiste dans un juste milieu, également éloigné des extrémités vicieuses ! D’Ol.

III. Est enim quoddam genus corum. Les écrivains épicuriens à Rome. Voyez la note sur le troisième chap. de la première Tusculane.

Post meridiem in Acadcmiam dc.tcendimiis. Cicéron avait dans sa maison de Tusciilum, anjui.rd’hiii Frascati, deux endroits particulièrement desliiics à des entretiens littéraires. Il nommait l’un le Ujri’c, où était sa biblioUièque, et l’antre l’.ieadcmte, qui était, selon Corradus, une espèce de gymnase, silmv en bas de ses jardins. Voycn Ëitist. ad Alt. I, 4, et de Divinat. 1, 5. D’Ol.