Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.8.djvu/237

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par médimne. Mais, allez-vous me dire, vous avez accepté le blé de Centorbe, d’Agrigente, peut-être encore de quelques autres villes, et vous leur avez distribué de l’argent. Je veux qu’il y ait eu quelques villes, dans le nombre, dont vous n’ayez point voulu rejeter les grains. Que faut-il en conclure ? Ces villes ont-elles reçu de vous tout l’argent qui leur était dû pour leur blé ? Trouvez-moi, je ne dis pas un seul canton, mais un seul cultivateur qui le déclare ; voyez, cherchez, examinez de tous côtés, si, dans cette province que vous avez gouvernée pendant trois ans, il se rencontre un seul individu qui ne désire votre condamnation. Présentez-moi un seul, oui, je le répète, un seul même des cultivateurs qui se sont cotisés pour votre statue, qui dise avoir reçu pour ses grains tout ce qui devait lui revenir. Oui, juges, je soutiens qu’aucun d’eux ne pourra le dire.

xx LXXVIII. Sur tout l’argent que vous deviez payer aux cultivateurs, vous faisiez des retenues sous différens prétextes : d’abord, pour l’examen ; puis, pour le change, et je ne sais quel droit de cire (68). Aucune de ces expressions ne désigne des droits légaux ; ce sont les noms qu’on veut bien donner à de véritables vols. Pourquoi des droits de change dans un pays dont tous les habitans se servent de la même monnaie ? Que signifie ce droit de cire ? Comment de pareils frais peuvent-ils entrer dans les comptes d’un fonctionnaire public, dans un compte de deniers publics ? Car cette troisième retenue était non-seulement autorisée par Verrès, mais prescrite ; non-seulement prescrite, mais forcée. Au profit du greffier on prélevait deux cinquantièmes sur la somme totale. Qui vous y avait autorisé ? En vertu de quelle loi, de quel sénatus-consulte, de quel principe de justice enfin, votre greffier