Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.8.djvu/313

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difficile à éviter. Cicéron, comme on vient de le voir, prend tous les tons dans cette harangue, et parcourt, pour ainsi dire, toute l’échelle des styles en conservant à chacun son caractère essentiel, tantôt fleuri, tantôt sublime, souvent simple, quelquefois familier. Cette familiarité peut être un piège pour un traducteur, parce que cette nuance n’en est pas facile à attraper, etc…. »

La quatrième Verrine n’a pas d’exorde. L’orateur, entrant de suite en matière, annonce son sujet par une proposition générale ; puis il retrace successivement chacun des vols dont le préteur s’est rendu coupable. « Ce discours, comme l’a dit un traducteur[1], ne contient donc qu’une suite de narrations indépendantes les unes des autres, ayant toutes leur exorde, leur confirmation et leur péroraison. » Ces narrations sont au nombre de onze : 1o  Vol fait à Heius de Messine (du chap. II au chap. XII) ; 2o  — à Philarque de Centorbe (XII, XIII) ; 3o  vols faits à Pamphile, à Dioclès et à Diodore de Lilybée, etc. (du XIV au XXI) ; 4o  vols faits à divers (XXII, XXIII) ; 5o  — à Archagate d’Halonce et à quelques autres (du XXIII au XXVI) ; 6o — au roi Antiochus (du XXVII au XXXII) ; 7o  vol de la Diane de Ségeste (du XXXIII au XXXIX) ; 8o  vol du Mercure de Tyndare (du XXXIX au XLII) ; 9o  vols nocturnes (du XLII au XLVII) ; 10° vol de la Cérès d’Enna (du XLVIII au LI) ; 11° vols dans Syracuse (du LII ad finem). « Toutes ces narrations, dit le même traducteur, « ont le degré de perfection dont elles sont susceptibles ; chacune a « son caractère propre, et le ton de couleur qui lui convient. C’est « une galerie où tout est heureusement diversifié. » Enfin, pour apprécier dignement cette Verrine et celle De suppliciis, on ne saurait mieux faire que de leur appliquer plus particulièrement ce que Cicéron lui-même (Orator, ch. XXIX) a dit de toutes les Verrines : qu’il y avait fait entrer tous les genres d’éloquence : Quod igitur in accusationis quinque libris non reperitur genus ?

Il est inutile de rappeler que ce discours n’a pas été prononcé plus que les trois précédens. — Parmi les principaux traducteurs de cette Verrine et de celle qui suit, nous citerons Clément, de Wailly, Truffer et Gueroult l’aîné.

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  1. M. Gueroult, frère aîné de notre traducteur.