Page:Cinq nô.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

¤s4 c 1 N Q N O dra pas sonner celle qu’il attend ,· sa voix les tire des songes de la nuit, et elle n'éveillera paste vieillard de l’illusion sous le poids de laquelle il va mourir. ll meurt, mais son shiryb, an fantome d’un mort », apparait bientdt pour le venger et punir celle qui s'est jouée de lui. Fantome d’un mort, disons-nous, car il ne s'agit pas ici proprement d’un an revenant » au sens que les légendes occidentales donnent a ce terme. Le shiryb, comme l'ikiry6, afantome d'un vivant », conception asse{ étrange au premier abord, mais que les légendes japo- naises connaissent bien, est moins une manifestation pre- ternaturelle d’une personne existante ou ayant qu'un étre distinct, individualisant pour ainsi dire, incarnant, si ce mot pouvait étre employe ici, une ` passion ou un sentiment violent, étre produit en qualiti E d’ep'et par cette passion ou ce sentiment agissant comme i causes au sens bouddbique etdans lequelceux-ci atteignent [ a une existence propre et indépendante. Cet étre singu· “ lier est évidemment de nature mauvaise; il est redou- table, car il a toute la violence du sentiment qui lui a donné nazssance — c'est le terme propre — ; et de plus, son action ne connait aucune des restrictions que l'exiS- tence bumaine imposait d la manifestation de ce senti- ment. La scéne jinale, dans laquelle ce shiryb afole et tourmente la dame qui a causé la mort du vieillard. rappelle celle de Sotoba-Komachi .· toutes deux nous Q ojrent le spectacle de la vengeance postbume de l’amour 1 méconnu. Mais tandis que, dans ce dernier no, nous n'en apercevions que l’extérieur pour ainsi dire, l’esprit ‘ne manifestant sa présence que par les efets qu’elle produit. ici il apparait comme un personnage distinct, et nous voyons l’un en face de l’autre le bourreau et sa victim:. O./'I t