Page:Cinq nô.djvu/38

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m INTRODUCTION Sur cette scene d'une nudité sévére et d’une simplicité si élégante, les no installent parfois, non pas des décors, mais des figurations d'objets, figurations stylisées en quelque sorte et parfois réduites au dela de ce qui sem- blerait possible. On les appelle tsukurimuma, as confec- tions ». Leur nombre est assez limité. Le seul tsukuri mono qui ait des dimensions et une apparence normale est la cloche de Déjéji; car si le support du miroir qui sert en quelques pieces est de hauteur convenable, sa forme parait trés étrange. Par contre, la cloche de Mii-dem n’est qu’une sonnette, le chariot de Matsukrqe un jouet d’enfant, et les cryptomérias (sugi) de Miwa deux branches de quelques centimétres. Un cadre de deux pieds de coté d’oi1 partent quatre montants suppor- tant un petit toit en chaume représente une maison, — un temple au besoin, en moditiant la toiture; et d’un bateau, le bordage supérieur seul est indiqué par la double courbure de minces lattes rejoignant un cadre léger posé a terre. C’est qu’en tout cela le no n'entend, en effet, que donner une indication et ne veut ni attirer les regards ni détourner l’attention; son ambition est évidente de se sutfire a lui·méme; et de ces simples indications mémes il se passe souvent. ll n’en est que plus libre pour _évoquer a son gré la tristesse de l’au- tomne, la douceur du printemps, les terreurs de l’ombre au fond des montagnes, le brocart des feuilles d’érable sur les eaux, le voyage des pélerins, la fureur des batailles, les concerts célestes et l’horreur des enfers. V. — FORMES. Le no use d’un certain nombre de formes (kyokusc- _ tsu), littéraires et musicales, les unes assez strictes, les