Page:Cinq nô.djvu/87

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même temple, et finalement l’éloge du temple lui-même ; dans la seconde partie, le dieu au génie du Vieux-Pin, apparaissant dans sa glaire et accompagné, au moins dans l’intention primitive de l’auteur, de celui du Prunier-Volant, vient promettre a l’Empereur langue vie et prospérité. Mais nous n’avons là, pour ainsi dire, que la contexture extérieure de la pièce. C’est à Dazaifu que fut exilé et mourut le célèbre Sugazvara no Michizane, ministre des empereurs Uda et Daiga, deijie aepais saus le nam de Temman-Tenjin, et l’Anrakuji fut elevé sur sa tambe ,· c’est de sa légende que le Vieux-Pin et le Prunier-Volant tirent leur caractère sacré. Et c’est de lui en réalité qu’il s’agit, directement au indirectement, tout le long de la pièce, sur laquelle son ambre, tour a tour triste et glorieuse, semble planer. À chaque instant, un mat, une allusion, qui n’échappent point à l’auditoire averti, la rappellent, la font apparaitre sous les branches et les fleurs des arbres sacrés ; les plaintes du vieux jardinier du temple sont les siennes, et c’est a son esprit accueilli parmi elles que les puissances célestes ont commis la protection de l’Empereur et du pays. L’art des na excelle à superposer ainsi les idees et les sujets ; mais nulle part peut-être il ny a mieux reussi que dans Oimatsu.

Il parait difficile de bien comprendre cette pièce et d’en apprécier suffisamment le charme — celui surtout qu’y goûte le public pour lequel elle fut écrite — sans quelque connaissance du personnage qui en est le centre et le rôle principal encore qu’invisible, et des légendes formées autour de son nom, qui ont tant contribué à la popularité de son culte.