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IX

des sons. Si L’art de parler ne s’était jusqu’alors transmis et enseigné que de vive voix ; mais enfin l’écriture fut inventée et, peu-à-peu « adoptée partout : c’est de cette époque que date l’existence de la grammaire écrite ou positive, qui, s’étant perfectionnée graduellement, devint par la suite, une science rationnelle, un art technique et une branche de philologie.

Elle eut des commencemens faibles, difficiles et lents. Combien de rapprochemens et d’observations fallut-il pas, pour bien connaitre les élémens de la parole, diviser les mots en plusieurs parties du discours, indiquer les fonctions particulières de chacune d’elles, inventer des particules de toute espèce, et former enfin cet ensemble de règles et de principes qui constitue une langue perfectionnée.

Tout cela n’a pu se faire ni arriver qu’avec le temps, et chez des peuples parvenus à un grand degré de civilisation. Tels étaient ceux de l’Orient, qu’on regarde comme les plus vieux et les plus anciennement policés de la terre. Ils se livraient au commerce ; ils cultivaient les sciences et les arts avec succès ; ils avaient des cultes réguliers, des gouvernemens fixes, des corps de lois, des cours d’études. La preuve s’en tire de ce que l’Inde et l’Égypte ont été, jusqu’au temps d’Alexandre et de ses successeurs, des terres classiques pour les Grecs ; ils y allaient perfectionner leur éducation, ils s’y faisaient initier dans ce qu’on appelait alors les mystères des prêtres. Or, ces mystères consistaient dans les connaissances que ceux-ci avaient acquises ou recueillies en mathématiques, en astronomie, en physique, en