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LA RÉVOLUTION

En novembre 1790, Roland qui s’est fait nommer officier municipal à Lyon, demande au Conseil Général le retrait des troupes envoyées pour rétablir le calme après l’émeute du 25 juillet.

Sa mère venait de mourir à quatre-vingt-douze ans et il s’était tant bien que mal réconcilié avec le chanoine Dominique. Mme Roland lui avait conseillé de faire les premiers pas et avait écrit à sa place, comme d’usage. Cependant, quand elle avait fait de mauvaises découvertes dans un caractère, elle ne les oubliait plus et jamais elle ne rendit sa confiance au chanoine.

Roland était en train de devenir, avec son ami Champagneux, fondateur du Courrier de Lyon, un des chefs de la municipalité de Lyon. Leurs idées sont libérales, sans plus. Roland, fort considéré, est bientôt chargé, avec Bret, Procureur de la Commune, d’une mission pour l’Assemblée nationale. Il s’agit d’obtenir que l’État prenne à sa charge la dette de la Ville de Lyon, 39 millions presque entièrement imputable à l’ancien régime.


Le 20 février 1791, M. et Mme Roland arrivèrent à Paris. Bosc avait été chargé du logement : « Nous ne voulons plus habiter le pays latin, avait écrit la voyageuse, en grande effervescence, comme on peut croire, à l’idée de cette transplantation. Nous avons pensé que nous serions plus à portée des affaires dans la partie du faubourg Saint-Germain qui s’étend, par exemple, depuis la rue Mazarine jusqu’au voisinage du pont Royal. » Elle ira au second aussi bien qu’au premier. Elle ne tient qu’à la propreté ; tout au plus voudrait-elle que les chambres fussent « en couleur et frottées ». Elle ajoute : « Nous serons six à loger. » Outre les Roland, il y avait le procureur Bret, l’inséparable Lanthenas et les domestiques. Quant à la petite Eudora, elle avait été mise au couvent de la Visitation, à Lyon.

M. et Mme Roland s’installèrent rue Guénégaud, dans un bel appartement, au premier étage de l’Hôtel Britannique. Le premier soin des Roland, dès l’arrivée, fut d’aller rendre visite à Brissot qu’ils n’avaient encore jamais vu. Brissot les con-