Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/139

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les ménagères, qui sont les premières économistes du monde, puisqu’elles doivent résoudre tous les jours le problème difficile de faire vivre la maisonnée à l’aide du salaire insuffisant de leur mari, se désintéressent de cette question, la faute en est aux hommes.

Les trois quarts, et c’est une honte, se contentent de leur flanquer des enfants et de la misère, de leur apporter leur paie et de leur dire : « Arrange-toi comme tu pourras. »

De sorte que la femme, fatiguée de cette lutte de chaque jour, finit par en rendre son compagnon responsable, au lieu d’en accuser la mauvaise organisation sociale.

De sorte que, et c’est bien fait pour lui, l’homme en rentrant trouve une femme triste et désagréable ; de là des querelles de ménage qui n’en finissent plus et qui ont une influence des plus funestes sur l’esprit des enfants.

Ah ! citoyens, que vous comprenez mal l’existence et que vous faites bien votre malheur vous même, en ne flanquant pas un bon coup d’épaule pour en finir avec le vieux monde et organiser la vie sur des bases de justice et d’égalité !

Vous prêchez dans le vide, dit-on encore ; les femmes ne lisent pas les digressions que vous vous évertuez à leur faire sur les iniquités et les misères dont elles sont les premières victimes.

Elles préfèrent de beaucoup des romans à sensation, épicés de coups de poignards, d’enfants étranglés et de femmes coupées en morceaux. La faute en est encore aux hommes qui, à l’aide de ces lectures mal-