Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/140

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saines, espèrent détourner l’attention de la femme de ce roman réel et beaucoup plus horrible dont elle est la malheureuse héroïne.

Allons donc ! si elles ne savent pas ce qu’elles doivent lire, à vous, qui vous flattez d’être les mâles, les plus forts et les plus intelligents, de le leur enseigner. Si elles ne le comprennent pas, à vous, de le leur faire comprendre.

Du reste, les hommes qui soutiennent ces théories qui ravalent la femme, me font rire.

Je prétends, moi, que toutes les mères de famille sont socialistes d’instinct, de par la force des choses ; en un mot, qu’il y a plus de femmes socialistes que d’hommes, et que, si un jour de révolution on les laissait faire, au nom de la famille, au nom du droit à l’existence, et de toutes les misères qu’elles ont endurées, elles n’iraient pas par trente-six chemins, comme le font les hommes, pour faire justice des scélérats, des exploiteurs, et faire une indispensable et prompte liquidation sociale.

La question du Mont-de-Piété doit les intéresser au plus haut point. C’est bien plus qu’une question économique pour elles, c’est un drame. Que peuvent faire les intrigues amoureuses des femelles du grand monde, la mort par le fer ou le poison des personnages imaginaires des romans en vogue, à côté de la situation poignante, cruelle, dans laquelle elles se trouvent si souvent, d’être là, pleurant auprès d’un berceau dans lequel agonise leur enfant qui va mourir et qu’on aurait pu sauver si on avait eu les moyens de le changer d’air, de l’emporter, comme les petits des riches, dans un pays, à