Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/34

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la défense de leurs intérêts, alors que ceux qui les exploitent le peuvent impunément ?

Ne continue-t-on pas à trancher à coups de sabre la question des grèves ? Les lois ne sont-elles pas toujours en faveur des exploiteurs ? La troupe, la gendarmerie et la police ne sont-elles pas, comme par le passé, mises à leur disposition pour mater les ouvriers ?

Les serfs des mines et des hauts fourneaux ont-ils obtenu quelque amélioration à leur sort ? S’ils réclament, ne sont-ils pas repoussés, la baïonnette aux reins, ceux-ci dans leurs fosses, ceux-là dans leurs fournaises ?

Ne voit-on plus tous les jours des vieillards sans asile et réduits à mendier après plus d’un demi-siècle de labeur et de fatigues ? Le nombre des enfants abandonnés, non par des mères sans entrailles, mais par des mères dans la cruelle impossibilité de les nourrir, n’augmente-t-il pas tous les ans ? Les statistiques ne nous fournissent-elles pas la preuve que les délits et les crimes se multiplient, que les petits commerçants ruinés par les crises et par les Grandes Sociétés financières sont, de plus en plus, réduits à faire faillite ? N’y a-t-il pas tous les jours des désespérés que la misère pousse au suicide et des milliers de pauvres diables qui meurent de faim lentement, sans le dire, même à l’Assistance publique ?

Peut-on faire un pas sans rencontrer les preuves de l’inégalité la plus révoltante, sans voir ici des oisifs nonchalamment étendus dans leur somptueux équipage, et là des hommes courbés sous de