Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/82

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mains et ne sont fusillés qu’après plusieurs heures d’hésitation et de pourparlers.

Voilà le début de la première révolution sérieuse du prolétariat français qui, d’après M. Delpit et tant d’autres, commence par un assassinat.

Examinons un peu si, au début de son évolution et pour conquérir son émancipation, cette bourgeoisie, qui fait par trop bon marché de son passé, ne s’est pas montrée bien autrement expéditive que le peuple.

Ce n’est pas d’hier que messieurs les bourgeois s’agitent, conspirent et luttent pour que le Tiers-État soit tout, comme l’a dit Seyès.

Sans remonter plus en arrière, voyons seulement ce qui se passe aux États généraux, en l’année 1356 : L’illustre Étienne Marcel que nous saluons, nous aussi, réclame des garanties pour l’emploi des impôts et, en outre, demande, appuyé par le père Robert Lecoq, évêque de Caen, que le grand conseil du roi, qui ne compte que des hommes incapables et malintentionnés, soit remplacé par un conseil élu par les États.

Mais, n’est-ce pas à peu près ce que le peuple a demandé jusqu’en 1871 et ce qu’il demande encore aux bourgeois qui sont aujourd’hui au pouvoir et qui n’y sont arrivés que par la force, quoi qu’ils en disent.

Continuons :

Le fameux grand conseil est dissous. On le remplace par un conseil élu par les États et composé de onze prélats, de six nobles et de 17 bourgeois.