Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/99

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pourrais-je ajouter. On avait mis au Mont-de-Piété depuis la literie jusqu’aux vêtements de travail.

Il fallait, en attendant mieux, rassurer au moins les pauvres gens sur le sort de leurs nippes et empêcher qu’on ne les vendît aux enchères, à la bande noire de la friperie.

On était aussi à quelques jours du terme d’avril : Comment payer et que devenir ?

Les propriétaires allaient-ils être en droit de saisir, de vendre les meubles, et jusqu’aux outils de ceux qui ne pourraient pas les payer ? Oseraient-ils expulser et jeter dans la rue, entre deux barricades cependant, ceux qui n’auraient rien ?

Verrait-on, sous la Commune, des femmes, des enfants, des vieillards, errer, sans asile, sur les trottoirs de Paris au pouvoir du peuple armé et soulevé contre les iniquités sociales ?

Ça n’était pas possible.

La première question à mettre à l’ordre du jour était donc la question des loyers.

À cette date, on n’insérait pas encore les comptes rendus des séances de la Commune au Journal officiel. Les débats assez vifs que souleva le décret sur les loyers ne sont donc pas connus. Je vais essayer d’en donner un aperçu.

Professant un profond mépris pour la politique ; élu membre de la Commune dans le XVIIIe arrondissement, malgré mes protestations bien sincères ; convaincu que nous n’avions été envoyés à l’Hôtel-de-Ville que pour trancher dans le vif, je crus que cette question des loyers ne soulèverait