Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/31

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À midi et demi, nous attendions tous deux sur le quai. À 12 heures 56, le train venant d’Evan entra en gare.

Nous vîmes défiler la longue file des voyageurs.

— Voici notre homme, me dit Sagan, en me montrant un jeune homme dans lequel je reconnus Albert Lelong.

Celui-ci marchait presque machinalement, eût-on dit. Il sortit de la gare, parut hésiter un instant et entra dans la salle d’attente.

Nous le suivîmes.

Il venait à peine de franchir le seuil, lorsque mon ami m’arrêta par le bras, m’immobilisant derrière la porte.

— Regardez, dit-il.

Un homme venait de se diriger vers Albert Lelong et lui parlait. J’étouffai un cri :

— L’homme mystérieux, le magnétiseur ! murmurai-je.

— Lui-même, dit mon ami. Décidément, il a de l’audace. Attendons ici. Cette fois, je crois que nous le tenons.

Nous vîmes l’inconnu parler pendant deux minutes au jeune Lelong, puis celui-ci se retira. Il passa devant nous sans nous voir.

— Attention ! dit encore Sagan.

Quelques moments après, l’homme mystérieux sortit de la salle d’attente. Il passa près de nous sans paraître nous voir et sortit. Arrivé sur la place de la gare, il héla le chauffeur d’une automobile et monta dans la voiture, qui partit rapidement.

À son tour, Sagan fit un signe à un autre chauffeur, auquel il donna l’ordre de suivre le premier auto.

Dès lors ce fut, parmi les rues de Rouen une chasse effrénée.