Page:Cléri - Le secret de la malle rouge, 1915.djvu/55

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c’est lui qui viendra à nous.

M. Bulck nous regardait avec surprise.

— Rentrons, dit tranquillement Sagan.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le déjeuner terminé, nous nous rendîmes, M. Bulck, Sagan et moi, au chevet de Mme Bulck, dont l’état s’améliorait sensiblement.

Nous parlâmes tout d’abord de choses insignifiantes. La conversation languissait, Sagan s’était tu et paraissait plongé dans de profondes réflexions. Brusquement, il dit :

— Demain, nous connaîtrons l’assassin !

La foudre en tombant au milieu de nous n’eût pas produit plus d’effet. Tous, nous nous regardâmes, les yeux grands ouverts.

Nous attendîmes que le détective s’expliquât :

— Oui, nous connaîtrons l’assassin, continua Sagan. Pour y arriver, j’ai un moyen infaillible. Le voici : j’ai parlé déjà du jeune Albert Lelong, qui s’accusa d’être le meurtrier de Miss Mary Law. Lelong, on le sait, fut magnétisé par un inconnu ; cet inconnu, c’est l’assassin qui, dans cette maison même, nous a fait connaître ses exploits. Jusqu’à ce jour, le jeune Lelong a été surveillé par la police ; il fallait qu’on l’empêchât de nuire inconsciemment. Il a été questionné ; mais — comme il fallait s’y attendre — on n’a rien appris. À l’état normal, le jeune homme ignore totalement ce qui se passe en lui à l’état de transe magnétique. Mais il y a un moyen de savoir : il faut, pour que le jeune homme se souvienne, qu’il subisse à nouveau une influence hypnotique. Vous savez, en effet, comme moi, que le sujet magnétisé tombe dans une sorte de somnambu-