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Tout cela est resté dans les limbes et rentre, comme la Quiquengrogne de Victor Hugo, le Maréchal ferrant de Dumas et le « roman d’amour » de Gustave Planche, dans la catégorie des livres qui ne seront jamais écrits.

Qu’importe ! Eugène Labiche a fait son œuvre et une des œuvres les plus personnelles et les plus remarquables de ce temps. L’auteur comique a tué le romancier, mais nul rival ne tuera l’auteur comique. Quant à ce premier livre, délicieux péché de jeunesse, M. Labiche nous disait lui-même : « Mon roman, la Clef des champs, écrit en 1836, ne fut imprimé qu’en 1839, et tiré à 300 exemplaires. Peu de temps après, l’éditeur fit faillite. J’y suis peut-être pour quelque chose. Je rachetai ce qui restait de l’édition, c’est-à-dire presque tout ; c’est pourquoi l’ouvrage est très rare. »

À partir de 1840 Eugène Labiche n’a plus d’autre occupation, je veux dire d’autre plaisir, que le théâtre. Il donne tour à tour le Fin mot, Bocquet père et fils, l’Homme de paille, le Major Cravachon, Deux Papas très bien, Embrassons-nous Folleville, Un Garçon de chez Véry, les Suites d’un premier lit, des chefs-d’œuvre, en vérité, de vrais chefs-d’œuvre d’une