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s’y décida cependant. Les visites durent, au surplus, lui paraître faciles, car M. Perrichon les avait faites pour lui. Ce diable de théâtre exerce une telle fascination sur tout le monde que les visités les plus collet-montés éprouvaient la curiosité de voir de près l’homme qui les avait tant fait rire, et, après l’avoir vu, tous étaient enchantés de l’entendre causer.

« Mais il est charmant ! » disaient les doctrinaires.

Il y a, dans le salon de M. de Noailles, une sorte de ligne fictive jusqu’à laquelle l’aimable et vrai gentilhomme reconduit, avec toutes sortes de politesses, ses visiteurs. Puis, arrivé à cette démarcation invisible, M. de Noailles s’arrête et salue. Eh bien, en reconduisant Eugène Labiche qui venait de lui faire sa visite, le duc de Noailles dépassa la ligne en question, et ce fut peut-être le plus grand et le plus complet succès de M. Labiche, que celui qui consista à faire franchir à son hôte un tel méridien.

Mais le plus piquant, en toute cette histoire du fauteuil de M. de Sacy, c’est que le premier qui parla décidément de faire de Labiche un académicien, ce fut, après un dîner chez M. Le-