Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/136

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verture, ne lisant pas, ce soir-là, songeant, énervé, et ne pouvant dormir. Une cérébration involontaire le tenait éveillé. Oui, il revenait à ce Capuana invinciblement. Ce n’est pas celui-là qui se fût senti électrisé, remonté, parce qu’un bout de drapeau eût flotté sur un glacier ! Il s’en moquait bien du drapeau ! Deberle eût voulu savoir ce que pensaient du déserteur les chasseurs qu’il commandait.

— Bah ! Ils n’analysent pas, heureusement. Ils font leur devoir, d’instinct, se dévouent comme le terre-neuve sauve. Mais le jour où les Capuana seront plus nombreux… ?

Parbleu, tout soldat qu’il était, Deberle n’avait ni l’appétit des tueries, ni la haine des étrangers. Il n’eût demandé qu’à présenter les armes à l’embrassade géné-