Page:Claretie - La Frontière, 1894.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

certainement, et Orthegaray s’éloigna, rejoignant ses camarades, avec qui le capitaine le vit, un moment, causer avec animation, groupe d’hommes s’éloignant ensuite et disparaissant derrière les sapins.

Au loin, le tricolore italien flottait toujours dans la clarté, fièrement, avec des coups de canon intermittents qui l’appuyaient pour le saluer, pour bien affirmer sa présence orgueilleuse, là, devant ces Français. Moins d’un quart d’heure après, le capitaine voyait revenir Orthegaray et ses camarades portant au bout d’une haute branche de sapin fraîchement coupée un drapeau tricolore aux couleurs de France, improvisé et cousu par les soldats : le rouge fait d’un lambeau de flanelle garance, le blanc d’une large serviette de la cantine, et le bleu