Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/122

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gent ; pour supports : à dextre, un dragon de sinople armé et lampassé de gueules, colleté et enchaîné d’or ; à senestre, une syrène de carnation ; et pour devise : Aurea patientia ex mente divinâ.

Car, ajoute Borel, la patience est en effet l’apanage des plus nobles esprits.

Pétrus Borel avait commencé dans ce recueil la publication d’une série d’articles fort curieux, les Intérieurs célèbres. J’en détacherai ce fragment à la fois piquant par la forme et par le fond. Il s’agit, en effet, des Jardies et d’Honoré de Balzac.


la maison de m. balzac

Un de nos écrivains les plus laborieusement féconds, nous voulons dire M. de Balzac, s’était fait bâtir, il y a quelques années, une petite maison des champs sur la rive du chemin de Versailles et sur le sommet d’un coteau fort peu modéré. — Mais malheureusement l’édifice fut placé par mégarde sur un terrain végétal assis lui-même sur un lit d’argile et de glaise, si bien que le soir, après avoir resplendi des derniers feux du soleil couchant, il arrivait que la maison descendait doucement le long de la colline, pendant le repos de la nuit, et qu’au lever du jour elle se trouvait tout au bas de la pente, dans le