Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/35

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grand honnête homme qu’on nommait un tyran, et qui ne s’opposait point à ce qu’on le pourtraictât ainsi tout vif. Borel l’appelle tout simplement « un homme aux mains crochues, portant pour sceptre une pince ; une écrevisse de mer gigantesque ; un homard n’ayant point de sang dans les veines, mais une carapace couleur de sang répandu ! » Pauvre roi calomnié, qui pourtant avait assez d’esprit pour rire de ces excès, et assez de bonté pour leur pardonner !

Nous savons donc de quelle façon nos bousingos entendaient la République. Parmi eux, il y en avait qui ne l’entendaient pas du tout, Théophile Gautier entre autres. Le reste haïssait surtout les boutiquiers et les bourgeois. En ce temps-là, Gérard, le bon Gérard, Gérard de Nerval, l’homme le plus doux de la terre, écrivait :

Et comment vous le faut-il cet or, mademoiselle ? Le faut-il taché de sang, ou taché de larmes ? Faut-il le voler en gros avec un poignard, ou en détail avec une charge, une place, ou une boutique ?