Page:Claretie - Petrus Borel, le lycanthrope, 1865.djvu/79

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confiant ; il donne à son ami l’adresse d’Apolline, et M. de l’Argentière s’introduit furtivement chez la jeune fille. Ce qui se passe, vous le devinez. Il fait nuit, on n’y voit plus clair. Apolline prend le procureur du roi pour Bertholin et la jeune fille se trouve bientôt « face à face avec sa honte ». Quand Bertholin connaît l’affaire, il abandonne l’innocente infidèle, et Apolline, seule, misérable, jette l’enfant qui naît dans le ruisseau. On arrête l’infanticide, on la juge, et — dernière ironie ! c’est M. de l’Argentière qui l’accuse. Que fait Apolline ? Elle écoute son arrêt avec dignité, et dit seulement, se tournant du côté de l’accusateur public : « Ceux qui envoient au bourreau sont ceux-là mêmes qui devraient y être envoyés ! » On lui demande si elle veut se pourvoir en cassation. — Oui, mais au tribunal de Dieu. Et quand on exécute Apolline, M. de l’Argentière, comme de juste, se trouve au premier rang des spectateurs.

« Quand le couteau tomba, il se fit une sorte de rumeur, et un Anglais penché sur une fenêtre qu’il