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claudine à l’école

— Tu n’es pas folle, Luce, de rire comme ça ?

— Ah ! Ah !… oh ! laisse-moi,… c’est trop bon… ah ! je n’aurais jamais osé espérer ça ! ah ! ah ! je peux partir, j’ai du goût pour longtemps. Dieu, que ça fait du bien !…

Je l’emmène dans un coin pour la calmer un peu. Dans la salle, on bavarde ferme, et personne ne danse plus. Quel scandale, le matin venu !… Mais un violon lance une note égarée, les cornets à pistons et les trombones le suivent, un couple esquisse timidement un pas de polka, deux couples l’imitent, puis tous ; quelqu’un ferme la petite porte pour cacher la scandaleuse bottine, et le bal recommence, plus joyeux, plus échevelé d’avoir assisté à un spectacle tellement drôle, tellement inattendu ! Moi, je vais me coucher, pleinement heureuse de couronner par cette nuit mémorable mes années scolaires.

Adieu, la classe ; adieu, Mademoiselle et son amie : adieu, féline petite Luce et méchante Anaïs ! Je vais vous quitter pour entrer dans le monde ; — ça m’étonnera bien si je m’y amuse autant qu’à l’École.


FIN

405J. — Paris. — Imp. Hemmerlé et Cie.