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claudine à l’école

sœurs Jaubert, il les complimente sur leur belle écriture, c’était prévu. Enfin, il sort. Bon vent !

Il nous reste une dizaine de minutes avant la fin de la classe ; comment les employer ? Je demande à sortir pour ramasser furtivement une poignée de la neige qui tombe toujours ; je roule une boule et je mords dedans : c’est bon et froid, ça sent un peu la poussière, cette première tombée. Je la cache dans ma poche et je rentre. On me fait signe autour de moi, et je passe la boule de neige, où chacune, à l’exception des jumelles impeccables, mord avec des mines ravies. Zut ! voilà cette niaise Marie Belhomme qui laisse tomber le dernier morceau, et Mlle Sergent le voit.

— Claudine ! vous avez encore apporté de la neige ? Ça passe les bornes, à la fin !

Elle roule des yeux si furieux que je retiens un « c’est la première fois depuis l’an dernier », car j’ai peur que Mlle Lanthenay ne pâtisse de mes insolences, et j’ouvre mon Histoire de France sans répondre.

Ce soir je prendrai ma leçon d’anglais, et ça me consolera de mon silence.

À quatre heures, Mlle Aimée vient, et nous filons, contentes.

Qu’il fait bon avec elle, dans la bibliothèque chaude ! Je serre ma chaise tout près de la sienne,