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claudine à l’école

— Oh ! oui, je le lui demanderai.

Elle a dit ça vite, spontanément, déjà sûre d’obtenir de Mlle Sergent, maintenant, tout ce qu’elle voudra. Comme elle s’éloigne vite de moi, et comme l’autre a vite réussi ! Lâche petite Lanthenay ! Elle aime le bien-être comme une chatte qui a froid, et comprend que l’amitié de sa supérieure lui sera plus profitable que la mienne ! Mais je ne veux pas le lui dire, car elle ne reviendrait pas pour la dernière leçon, et je garde encore un vague espoir… L’heure est passée, je reconduis Aimée, et, dans le corridor, je l’embrasse violemment, avec un petit désespoir.

Une fois seule, je m’étonne de ne pas me sentir aussi triste que je le croyais. Je m’attendais à une grosse explosion ridicule ; non, c’est plutôt un froid qui me gèle…

À table, je coupe le rêve de papa :

— Tu sais, papa mes leçons d’anglais ?

— Oui, je sais, tu as raison d’en prendre.

— Écoute-moi donc, je n’en prendrai plus

— Ah ! ça te fatigue ?

— Oui, ça m’énerve.

— Tu as raison.

Et sa pensée revole vers les limaces ; les a-t-elle quittées ?

Nuit traversée de rêves stupides. Mlle  Sergent, en Furie, des serpents dans ses cheveux roux, voulait embrasser Aimée Lanthenay qui se sauvait