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les forces armées.

La première question qui se présente ici est de déterminer la forme générale qu’il convient de donner à l’ensemble des cantonnements. Dans la plupart des cas cette forme est un ovale très allongé, ce qui ne constitue, en somme, que le grossissement de l’ordre de bataille tactique. On détermine alors le point de rassemblement en avant de cet ovale, et l’on établit le quartier général en arrière.

Selon nous cette manière de procéder est des plus mauvaises, car on se place ainsi dans les conditions les moins favorables à la sûreté de l’armée et à la promptitude de sa concentration avant l’apparition de l’ennemi.

Il va de soi, en effet, que plus la forme générale des cantonnements se rapprochera du carré ou du cercle, et plus les troupes se concentreront sûrement, promptement et facilement sur un point donné choisi vers le centre, et que plus ce point sera choisi en arrière du centre réel, plus l’armée cantonnée aura de temps pour s’y former et l’ennemi de peine à l’atteindre. Une ligne de rassemblement prise en arrière des cantonnements ne saurait jamais se trouver en danger. Quant au quartier général, nous trouvons qu’il convient de le porter habituellement en première ligne, par la raison que lorsqu’il en est ainsi le général en chef est constamment informé, et sans aucune perte de temps, de tous les événements qui se produisent. Nous n’entendons cependant poser ici que des données générales, car toutes ces fixations s’appuient sur un ensemble de raisons qui demandent chacune qu’on en tienne plus ou moins compte selon les circonstances.

Il paraît naturel, et c’est ce que nous voyons se produire généralement, de donner aux cantonnements une forme ovale d’autant plus étendue par rapport à leur front, que l’on veut soustraire une plus grande surface de territoire aux réquisitions de l’ennemi. Cependant le