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Page:Clausewitz - Théorie de la grande guerre, II.djvu/227

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chap. xx. — inondations, marais.

dominait dans la province de Hollande, et ce parti était animé du plus pur enthousiasme.

Dans de telles conditions, la résistance eût dû produire, en 1787, des résultats au moins aussi favorables qu’en 1672, mais, circonstance grave au désavantage de 1787, l’unité de commandement fit alors absolument défaut. La défense qui, en 1672, avait été confiée à l’énergique et sage direction de Guillaume d’Orange, fut abandonnée, en 1787, à une commission qui, bien que composée de quatre hommes énergiques, ne porta pas plus de confiance dans les esprits que d’ensemble dans les dispositions, et le résultat témoigna de l’insuffisance et de l’imperfection du système défensif adopté.

Nous n’insistons autant sur ce genre de dispositions défensives qu’afin de mieux faire voir à quels résultats différents leur emploi peut conduire, selon le plus ou moins de suite et d’unité que présente la direction générale.

Bien que l’organisation et le mode de résistance de ce genre de lignes défensives soient du ressort de la tactique, nous ferons ici la remarque suivante que nous suggère, au point de vue stratégique, l’étude de la campagne de 1787. Nous croyons que, toute passive que, par la nature même du sujet, doive être la défense des postes isolés, il n’est pas moins possible, lorsque, ainsi que cela se présenta en 1787, l’ennemi n’est pas sensiblement supérieur en nombre, de tirer un bon parti de contre-actions offensives partant d’un point quelconque de la ligne. Il est certain que, ne pouvant se produire que sur les digues, ces sorties ne seront pas favorisées par la liberté des mouvements et n’auront qu’une impulsion limitée mais, de son côté, l’attaquant ne pouvant avancer que sur quelques-unes de ces digues sera hors d’état de les occuper toutes, et, par suite, la connaissance des localités et la possession des