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DU CAPITAINE COIGNET.

de mon mieux. — Allons, messieurs, à demain onze heures précises ! »

Nous prîmes congé du général ; mon maître me mit en voiture pour gagner notre hôtel. « Jean, le général est content de vous ; il est enchanté. Tâchons de faire une bonne journée demain ; il faudrait pouvoir recevoir cent chevaux. Comme vous serez deux, ça nous avancerait beaucoup. — Je ferai mon possible. »

Le lendemain, à dix heures, nous reçûmes la visite du capitaine de hussards ; mon maître lui dit : « Faites-moi l’amitié d’accepter une côtelette et une tasse de café. Nous partons de suite. Le fiacre est prêt. — Dépêchons-nous ! Le général ne plaisante pas. »

À dix heures et demie, nous étions près du Champ de Mars à voir les chevaux ; mon maître, dit : « Préparez encore cinquante chevaux. »

À onze heures, le général arrive ; nous passons les chevaux en revue, et nous montâmes à cheval deux à la fois. Ces chevaux étaient charmants ; je fus content ; je le dis au général qui fut content aussi. Il n’en fut réformé que deux sur cent. Ces pauvres marchands de chevaux n’étaient plus si chagrins que la veille. Enfin, nous reçûmes cent chevaux par jour, et tout fut terminé dans neuf jours. Je fus bien remercié de tous les officiers et du général qui me fit remettre trente francs pour les dix chevaux réformés. Je fus avec mon maître remercier le géné-