Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/139

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

TROISIÈME CAHIER

la journée de marengo. — pointe en espagne.


Le lendemain, après avoir réglé nos comptes avec les Autrichiens, nous couchâmes sur le champ de bataille, car nous ne leur donnions pas le temps de se reconnaître. Le 10, au matin, on bat le rappel. Lannes et Murât partirent avec leur avant-garde pour souhaiter le bonjour aux Autrichiens, mais ils ne les trouvèrent pas, ils n’avaient pas dormi et avaient marché toute la nuit. Notre demi-brigade finit de ramasser les blessés autrichiens et français que nous n’avions pas trouvés la nuit ; nous les portâmes à l’ambulance, et nous ne partîmes du champ de bataille que très tard.

Nous fûmes toute la nuit en marche dans des chemins de traverse. Sur le minuit, M. Lepreux, notre colonel, fit faire halte et passa dans les rangs, disant : « Faites le plus grand silence, il faut un silence absolu. » Et il fit commencer le mouvement par notre premier bataillon. Nous passâmes dans des défilés où l’on ne se voyait pas ; les chefs qui étaient à cheval avaient mis