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AVANT-PROPOS.

dîner de la ville de Paris271, les promenades épiques de la garde nationale d’Auxerre460 à 462, où Coignet suant sous le poids de son drapeau, regarde du haut de son mépris les miliciens ivres qui écrasent ses pieds en voulant se mettre au pas.

La dernière partie des souvenirs de Coignet nous initie, parfois un peu longuement, aux petites misères de la vie de l’officier en demi-solde, espionné, ombrageux et colère. La mise en surveillance, les dénonciations, la présence forcée à des sermons sur l’usurpateur et ses satellites « qui mangent les petits enfants au berceau », les inévitables disputes de préséance avec les magistrats du tribunal dans les cérémonies publiques, tout cela était bien fait pour exaspérer un vieux brave qui possédait à fond l’art de se débrouiller en pays ennemi, mais qui ne connaissait rien des luttes de la vie bourgeoise. Aussi éclate-t-il en quelques pages qui appellent en même temps l’émotion et le sourire[1].

  1. Ce contraste se retrouve dans sa première leçon de lecture221 dans les charités du petit ménage40, sans oublier la singulière histoire de son empoisonnement151 ; celle-ci donne à réfléchir sur les moyens employés par les conspirateurs d’alors ; elle rend moins invraisemblables les doutes causés par l’empoisonnement de Hoche, qui devait être assurément une victime plus désirée.