Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sues. J’empruntai 40 francs pour solder ces frais ; la pauvre demi-solde ne suffisait pas, il fallut se serrer le ventre. Je vendis mon cheval à M. Cousin d’Avallon, ce qui me remit dans mes petites affaires, ayant touché de suite 600 francs. Que je me trouvais heureux de payer les premiers 30 francs à mon père (par le commissionnaire qui me remettait son reçu) !

Je me retirai chez le père Toussaint-Armansier, place du Marché-Neuf ; là ma pension et mon logement ne me coûtaient que 45 francs par mois avec un petit pot-au-feu d’une livre et demie pour deux jours. J’allais au café Milon regarder les habitués faire leur partie, sans jamais prendre une tasse de café ; de là je sortais toujours avec mon ami Chaumont-Ravenot faire notre promenade habituelle, puis je rentrais au café pour en sortir à dix heures. Voilà la vie que je menais pendant tout le temps que je restai garçon.

Je ne passais pas plus de 15 jours sans être dénoncé, puis cela se ralentit. Le commissaire de police était interrogé pour rendre compte de ma conduite ; je puis dire à sa louange que je lui dois ma liberté, c’est lui qui répondait de moi tout le temps de ma surveillance, il me suivait de l’œil sans jamais me parler.

On fit la cérémonie funèbre de Louis XVI. Au jour indiqué pour la célébrer, toutes les autorités furent convoquées pour assister à ce pé-