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DU CAPITAINE COIGNET.

occasion pour nettoyer toutes les écuries. Madame arrive et me trouve habit bas, le balai à la main : « Qui vous a dit de faire cela ? — Personne, madame. — Eh bien, ce n’est pas votre ouvrage, venez avec moi. Chacun fait son ouvrage dans notre maison ; mais vous avez bien fait. Quand mon mari sera venu, il vous dira ce que vous devrez faire. Allons au jardin, prenez ce panier, nous rapporterons des légumes. Savez-vous bêcher ? — Oui, madame. — Ah ! tant mieux. Je vous ferai travailler quelquefois dans notre jardin, car chez nous chacun fait son ouvrage, personne ne s’en dérange. »

Je rentre à la maison, et vais visiter les moulins à Chamois. De retour à la maison, quelle est ma surprise de voir mes deux maîtres qui cherchaient madame ! « Te voilà, mon ami », dit Mme Potier à son vilain mari, car c’était bien celui auquel je désirais le moins appartenir (et c’était l’homme par excellence, tant par le cœur que par la fortune). M. Huzé salue et se retire. On me fait venir : « Ma femme, dit mon maître, voilà un enfant que je t’amène de la Bourgogne ; c’est un bon sujet, je te le recommande ; je te conterai son histoire plus tard. »

Et moi qui étais là, bien timide !

« Eh bien, dit-il, vous êtes-vous ennuyé, mon garçon ? Allons voir nos chevaux ! » Et le voilà à me faire voir toutes les écuries, les moulins. Et les domestiques de saluer leur maître ;