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LES CAHIERS

ce n’était pas un maître, c’était un père pour tout le monde ; jamais il ne lui échappait une expression déplacée. Il me dit : « Demain, nous monterons à cheval pour vous faire voir mes laboureurs et mes terres. Il faut que vous soyez à même de connaître tous les morceaux qui m’appartiennent. »

Je me disais : « Que va-t-il faire de moi ? »

Il parle à ses laboureurs et à ses autres ouvriers toujours avec un ton affable. Puis il dit : « Allons voir mes prés ! (Et toujours il me parlait avec bonté). Faites attention à tout ce que je vous montre, et les limites, car je pourrai vous envoyer faire une tournée quelquefois pour voir mes laboureurs et mes autres ouvriers, pour me rendre compte de ce qui est fait. — Soyez tranquille, je rendrai un fidèle compte de tout ce que vous me direz. — Il faut que je vous mette au fait de tout. Vous prendrez toujours votre bidet, car les routes sont longues. »

Nous fûmes bien trois heures dehors. « Allons, me dit-il, rentrons à la maison ! demain nous irons ailleurs. »

Enfin il me mit au courant de tous les détails de la manutention du dehors. Huit jours se passent ainsi en tournées de part et d’autre ; le neuvième jour, il vient un orage épouvantable. Voilà les eaux qui inondent la maison, arrivent de toutes parts ; tout le monde était bloqué. Il se trouvait encore des chevaux à l’écurie. Ni