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L’aide de camp fait manger tout le monde et met les domestiques de garde. M. Huzé va déjeuner avec l’aide de camp, et mon maître part pour prévenir ces gros messieurs que ses chevaux étaient prêts. À deux heures précises, tous les gros ventres descendent de voiture et vont visiter les chevaux, les font sortir appareillés par quatre. « Voilà de beaux chevaux, dit le président, vous pouvez renouveler vos équipages. Et celui dont vous m’avez parlé, faites-le sortir. »

Je le présente à l’aide de camp, qui monte ce fier animal, qui le manœuvre et le présente. On dit : « C’est un beau cheval ; faites-le rentrer. »

L’aide de camp se retire avec M. Potier et M. Huzé pour nous faire dîner, et il arrive un homme par quatre chevaux pour les panser. Ces messieurs réformèrent vingt chevaux de leurs écuries, que mon maître prit, au prix de l’estimation par des marchands de chevaux. Après cette brillante affaire, il me renvoie avec les beaux chevaux de carrosse de ces messieurs. MM. Potier et Huzé restèrent huit jours à Paris pour régler leur compte. Ils furent invités chez le gros pair de France qui avait été reçu à Coulommiers. Pour mettre d’accord ces messieurs sur le choix des attelages des chevaux neufs, il fut décidé qu’ils seraient tirés au sort par quatre et que chacun donnerait son pourboire pour les domestiques.