Page:Coignet - Les Cahiers du capitaine Coignet, 1883.djvu/99

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M. Potier avait invité les amis du représentant. Le dîner fut superbe ; madame invita à faire un tour de jardin qui fît plaisir à ces dames, et les messieurs visitèrent les beaux chevaux ; les couvertures firent merveille : « Ils sont très beaux, vos chevaux ; nos gardes vont être bien montés, les tailles sont superbes. Je vous fais mon compliment, je vais écrire de suite au président du Directoire ; ils seront reçus au Luxembourg ; vous pouvez les faire partir dans les vingt-quatre heures. Deux jours de repos suffiront pour les présenter ; nos messieurs seront satisfaits de les voir, laissez-leur les couvertures : ils sont bien couverts comme cela, on vous payera vos couvertures à part. Combien vous coûtent-elles ? — Quatre cents francs. — Bien, tout cela vous sera remboursé. Faites-les sortir que nous les voyions dehors. Ils surpassent les chevaux de nos grenadiers ; ça montera nos sous-officiers ; ce sont de belles bêtes. Faites-les partir demain ; il vous faut trois jours et deux jours de repos, je serai à Paris pour les présenter à ces messieurs. »

Nous arrivâmes au Luxembourg le quatrième jour ; tout était prêt pour nous recevoir. Les beaux sous-officiers et grenadiers nous entourent, prennent nos chevaux, et les placent, on peut dire, dans un palais. Je n’avais jamais vu de si belles écuries. M. Potier nous fit ôter les couvertures pour les panser, et les grenadiers