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cune part au patrimoine paternel, avaient cherché fortune, l’un dans les ordres, l’autre dans les armes. L’aîné de ces deux cadets, l’abbé, avait une nature souple, artificieuse et profondément habile ; aspirant à toutes les dignités ecclésiastiques, il faisait une cour assidue au vice-légat, espérant qu’un jour la pourpre romaine serait la récompense de sa courtisanerie. Envieux de la fortune de son frère, il le poussait occultement à des dépenses folles dont il profitait, plaçant auprès de lui des intendants infidèles ou des agents de plaisir ; enfin, foncièrement corrompu, il cachait ses penchants dépravés sous des dehors hypocrites ; tel était l’abbé, frère du marquis de Gange. En apparence, cet homme était réservé, spirituel, et il avait une figure pleine de distinction et de douceur.

Le caractère du chevalier était tout-à-fait