La lumière haute cache les visages sous l’ombre des chapeaux, un reflet de neige monte de la piste écorchée, poudrée de glace qui s’effrite… Les patins ronronnent, et sous leur effort la glace crie comme un carreau qu’on fêle… Une molle valse conduit la ronde. L’air sent la cave, l’alcool, la fumée de cigare.
Des femmes très parées frôlent le coude de Minne : c’est celles-là qu’elle voudrait voir patiner, toutes plumes tournoyantes, les jupes élargies en toupies… Mais celles-là, justement, causent le plus posément du monde avec des messieurs âgés et bien mis, voire avec de jeunes hommes en pardessus trop minces…
— Minne, vous avez vu Polaire ?
— Non ; qui est-ce ?
— Ça, c’est bien vous, par exemple ! Vous resterez dans mon esprit « la femme qui ne connaissait pas Polaire ! » Là, elle passe.
La voix d’Irène Chaulieu admoneste et