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1896, le Service du gaz a produit, en 1904, 3 904 750 mètres cubes, soit plus du double de la production de 1895.

L’usine a été successivement agrandie et transformée sur l’emplacement de l’usine de 1848. Ce terrain devenant insuffisant pour permettre l’extension que l’usine sera appelée à prendre dans l’avenir, son transfert a été étudié ; des terrains ont été achetés dans ce but, entre Lausanne et Renens, à des prix avantageux. Le choix de cette localité a été déterminé par la possibilité d’établir une voie de raccordement entre l’usine et les chemins de fer fédéraux, ce qui eut été difficile, à Lausanne, vu sa configuration topographique. On se trouve ainsi dans une période d’attente, où il est indiqué de ne pas augmenter le capital engagé dans l’usine, mais, au contraire, d’amortir celui-ci autant que faire se peut.

Le charbon provient, pour les trois quarts environ du tonnage annuel, des bassins houillers français (Loire et Blanzy), et pour le quart seulement de l’Allemagne (Saar). La consommation totale annuelle est d’environ 12 000 tonnes. Les wagons amenés par les C. F. F. à la gare centrale sont montés à celle du Flon par l’un des funiculaires de la compagnie du Lausanne-Ouchy et, de là, redescendus par l’autre funiculaire au bord du lac, où un tracteur électrique les conduit jusqu’en face de l’usine. Un élévateur hydraulique transporte ensuite ces mêmes wagons dans la cour de l’usine, où ils sont déchargés, à la main, dans les magasins.

Repris dans ces derniers, le charbon est amené devant les fours par des wagonnets Decauville, en passant sur une balance, où leur contenu est soigneusement pesé. Les fours du système de Lachomette, avec gazogènes, sont au nombre de seize, tous à huit cornues horizontales.

Depuis deux ans environ, on utilise, pour quelques-uns de ces fours, une machine à charger Eitle, qui donne toute satisfaction. À celle-ci il a été adjoint un petit moteur électrique d’un cheval pour l’élévation de la cuiller, qui représentait un travail trop fatigant pour le personnel. Un ventilateur, mû par un moteur électrique d’un cheval également et monté sur un chariot spécial, sert à activer et à faciliter la décarburation des cornues, qui s’exécute aujourd’hui, en ne perdant qu’une seule charge, au lieu des vingt-quatre heures qui étaient nécessaires jusqu’alors pour cette opération.

Par suite de l’emploi des charbons français, le nombre des charges de cornue est de quatre par vingt-quatre heures, en sorte que la durée de distillation est de six heures. À sa sortie des barillets, le gaz est amené, par la conduite générale de fabrication, à un long cylindre en tôle de 34 mètres de longueur et de 0m80 de diamètre, placé contre la paroi intérieure de la salle des fours. Il parcourt cet appareil avec une faible vitesse et se refroidit ainsi graduellement avant d’atteindre les deux jeux de réfrigérants placés à l’air libre et composés chacun d’un réfrigérant à air et d’un « Reutter » avec circulation d’eau et arrosage à l’intérieur par l’eau ammoniacale.

Deux extracteurs, dont un de réserve, avec « Umlaufregler » aspirent le gaz et le refoulent à travers la série des appareils jusque dans les gazomètres. La force