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PERCEMENT DU SIMPLON

ajoutait W. Fraisse, pour qu’elle soit vue de mauvais œil à Genève. Cette disposition d’esprit n’a pas manqué de se produire ; les journaux de l’époque le prouvent clairement.

Le quartier de Bourg vu de la Banque cantonale.
Le quartier de Bourg vu de la Banque cantonale.
Le quartier de Bourg vu de la Banque cantonale.

Depuis lors, près de deux générations se sont succédé, et les dispositions d’esprit de nos voisins sont demeurées les mêmes. Les Genevois d’aujourd’hui s’opposent aux améliorations dont la ligne de Jougne est susceptible, comme leurs pères ou leurs grands-pères s’opposaient, il y a cinquante ans, à la création de cette ligne ! On y reconnaît le même dessein, qui est d’écarter toute concurrence et de monopoliser à leur profit le commerce de la France avec la Suisse occidentale et l’Italie, au lieu de partager l’aubaine, en bons confédérés, avec leurs voisins de Vaud et de Neuchâtel.

Lorsque, après entente en due forme avec la Compagnie du Paris-Lyon[1], la Compagnie du Jura-Simplon a sollicité des Chambres fédérales l’octroi de la concession nécessaire pour l’aménagement de la gare de Vallorbe et le percement du Mont-d’Or, les députés de Genève n’ont pas osé combattre ouverte-

  1. Cette compagnie s’était mise d’accord, de son côté, en 1902, avec le ministère français, ainsi qu’il résulte des déclarations faites, le 20 avril 1905, par M. Dervillé, à l’assemblée des actionnaires du Paris-Lyon-Marseille, et du discours prononcé à la Chambre française, le 21 novembre 1905, par M. Plichon, député du Nord.