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LE NAIN DE BEAUVOISINE.

sa fille ; et lui seul pouvait s’avouer son père, le Nain cruel ! Une triste similitude enchaînait leurs destinées : tout autre l’eût prise pour une larve, un génie malheureux enfermé par pénitence dans cette custode informe qui faisait tressaillir de terreur et de pitié. Hélas ! oui, lui seul pouvait l’aimer d’amour, ce phénomène repoussant et isolé sur la terre ; enfant étranger à tous les enfans de sa route ; lui seul pouvait lui sourire enfin, l’embrasser… et il la battait ! souvent, disait-on là autour, avec un acharnement convulsif et affreux comme lui ; si affreux, que les témoins effrayés de ces fréquentes tribulations n’osaient retirer le jeune monstre des griffes aiguës et crispées du monstre aîné, son bourreau, son père !

Ô Quasimodo ! création hideuse et divine ! ne pouvais-tu laisser tomber du ciel, où tu es remonté sans doute en sortant des mains du peintre sublime qui t’a fait im-