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LE NAIN DE BEAUVOISINE.

semblant de marcher, pour obéir et retarder tout ensemble le moment de sa flagellation ; mes yeux appelaient de l’aide contre cet homme, ou plutôt cette tête humaine, qui bondissait en rond autour de la rue comme une chimère qui attire sa proie. C’était à crier au secours ! son souffle bruyant se mêlait d’une manière sombre à l’espèce de saveur de pluie répandue dans l’air ; et personne n’avançait pour désarmer ses bras courts, mais furieux et puissans, ni pour jeter un mot en faveur de sa créature épouvantée. — « Eh mon Dieu ! dis-je involontairement et assez haut sans doute pour qu’un artisan me répondît avec le sang froid de l’habitude qui instruit l’étranger qui s’étonne. — Bah ! c’est le Nain de Beauvoisine : ça qui monte, c’est son enfant ; elle ne dépleure pas, quoi ! et ça qui sort de ce coin, c’est sa femme. »

Grande et forte femme, en vérité, qui sortait de dessous un tas d’herbages et de