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LE NAIN DE BEAUVOISINE.

quets d’un baptême ; à côté, des guirlandes plus austères nouées avec du crêpe noir. Que de poésie et d’âme ! que de dévotion et de grâce ! oh ! oui ! j’étais contente en regardant cette espèce de sauvegarde que formaient sur la place tant de jeunes filles roses et fraîches, de femmes avec leurs chapelets, sortant de l’église ; et toujours, toujours les mains pleines de fleurs : c’était si gai, si attrayant, que j’en achetai moi-même. Et puis on s’attroupa, on fit reculer un peu les marchandes, les belles jeunes filles et la foule ; car un corbillard circulait avec effort, repoussé qu’il était de l’église violemment fermée sur lui. On criait à la porte — Ouvrez ! ouvrez ! La porte restait close et inflexible. — Quel est donc ce mort ? demandait-on, que l’église n’en veut pas ! et une terreur rapide éloignait tout le monde de l’humble convoi. Ô douleur ! je tremblais de deviner. — C’est une morte, s’écrièrent plusieurs voix, une