Page:Collectif - Revue canadienne, Tome 1 Vol 17, 1881.djvu/188

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consciencieux en mettant en lumière les qualités distinctives de leur œuvre.

Avant d’entrer dans le détail de ces conditions, il importe de décrire sommairement les différentes parties de l’instrument.

En entrant dans ce meuble de proportions imposantes qu’on appelle un buffet d’orgue, on remarque tout d’abord de vastes soufflets reliés par des canaux ou porte-vent à plusieurs caisses en forme de carré-long surmontés de tuyaux, de hauteurs et de formes diverses.

C’est dans ces caisses appelées sommiers que l’air devenu vent par l’action de la soufflerie attend, pour faire résonner les tuyaux, le bon plaisir de l’organiste.

Celui-ci dispose à cet effet de plusieurs rangées de registres avec diverses inscriptions, et d’un ou de plusieurs claviers, dont l’action, véritable réseau de tirants, leviers, rouleaux, vergettes et abrégés va permettre à l’air comprimé de parvenir aux tubes qu’il doit rendre sonores. Le sommier est donc tout à la fois le réceptacle du vent et le centre de toute la mécanique de l’orgue. C’est un corps dont l’air est la vie, le souffle et les tuyaux l’organe vocal ; aussi dit-on figurativement la bouche, la voix des tuyaux.

On appelle laye l’étage inférieure du sommier ; dans le plafond de cet espèce de rez-de-chaussée sont pratiquées des ouvertures longitudinales, ou gravures, dont le nombre égale celui des touches du clavier correspondant. Ces gravures sont fermées par autant de soupapes avec leurs ressorts que peuvent entr’ouvrir les touches au moyen des vergettes et de leurs abrégés.

L’étage supérieur du sommier est recouvert de tables épaisses et faisant saillie qu’on appelle chapes. Sillonnées à l’intérieur de petits canaux se croisant en tous sens, les chapes sont destinées à donner au vent qui s’échappe des gravures un accès plus direct dans le pied des différentes séries de tuyaux ou jeux disposés à leur surface.

Entre les chapes et le corps du sommier glissent de minces règles d’un bois tout particulier soigneusement polies et percées d’autant de trous qu’il y a des gravures. Ce sont à proprement parler les registres reliés par leurs tirants aux boutons étiquetés auxquels on a donné ce nom.