Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/668

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faire connaître l’embarras où je me trouvais à M. Dawson, de Lak-Lodge.

On peut se souvenir qu’à l’époque de mes premières recherches dans les environs de Blackwater-Park, j’étais allé chez ce gentleman à qui j’avais remis une lettre de miss Halcombe, laquelle me recommandait, dans les termes les plus forts, à son amicale attention. Je lui écrivis maintenant, me référant à cette lettre, et à ce que M. Dawson savait déjà par suite de nos entretiens sur la nature délicate et périlleuse des recherches auxquelles je me livrais. Je ne lui avais point révélé la vérité relativement à Laura, me bornant à lui représenter ma mission comme de la plus haute importance pour certains intérêts de famille qui concernaient miss Halcombe. Usant, aujourd’hui, des mêmes précautions, je lui expliquai tout aussi vaguement ma présence à Knowlesbury, et je demandais simplement au docteur si la confiance dont m’avait investi une dame qu’il connaissait bien, et si l’hospitalité qu’il m’avait accordée dans une circonstance récente, ne m’autorisaient pas à invoquer son assistance, lorsque celle d’amis plus intimes venait à me faire défaut.

J’obtins la permission de dépêcher ma lettre par un messager, pour qui je louai une voiture afin qu’il pût ramener le docteur, séance tenante. Lak-Lodge était plus près de Knowlesbury que de Blackwater. Mon homme déclarait qu’il ne lui fallait pas plus de quarante minutes pour s’y rendre en voiture, et autant pour me ramener M. Dawson. Je lui enjoignis de relancer le docteur partout où celui-ci pourrait se trouver, si par hasard il n’était pas chez lui ; — puis j’attendis le résultat avec autant de patience et d’espérances que j’en pus invoquer pour me venir en aide.

Il n’était pas tout à fait une heure et demie quand le messager se mit en route. Avant trois heures et demie il était de retour, ramenant le docteur avec lui. La bonté de M. Dawson, et la délicatesse avec laquelle il semblait envisager, comme toute naturelle et allant de soi, la prompte assistance qu’il me prêtait, me causèrent une émo-