Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/204

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

sultations à Paris. Ami du docteur Poulain, qui le traitait et qui soigna Sylvain Pons mourant, il conseilla habilement madame Cibot, avide des dépouilles du vieux célibataire, et il assura aux Camusot de Marville l’héritage du vieux musicien, leur parent, après l’avoir astucieusement arraché au fidèle Schmucke. Il succéda, en 1845, au juge de paix Vitel ; cette place qu’il ambitionnait lui fut procurée par les Camusot de Marville, en récompense de son dévouement à leurs intérêts. En Normandie encore, il servit heureusement cette famille pour une grosse question d’herbages à laquelle fut mêlé l’Anglais Wadmann. Fraisier, petit homme froid et sec, à figure bourgeonnée, d’un sang vicié, exhalait une odeur épouvantable. À Mantes, une certaine madame Vatinelle « n’en eut pas moins des bontés pour lui », et il vécut au Marais, avec une servante-maîtresse, la femme Sauvage ; mais il manqua plus d’un mariage et n’épousa ni sa cliente madame Florimond, ni la fille de Tabareau. À vrai dire, les Camusot de Marville finirent par lui conseiller de dédaigner mademoiselle Tabareau (Le Cousin Pons).

Franchessini (Colonel), né vers 1789, servit dans la garde impériale, puis fut l’un des plus brillants colonels de la Restauration, mais dut donner sa démission à la suite de soupçons sur son honorabilité. — En 1808, pour subvenir à de folles dépenses où l’entraînait une femme, il avait fait de fausses lettres de change. Jacques Collin (Vautrin) prit sur lui le crime, qui l’envoya au bagne pour plusieurs années. En 1819, Franchessini tua en duel le jeune Taillefer, à l’instigation de Vautrin. L’année suivante, il était, avec lady Brandon, sa maîtresse — peut-être, — au grand bal donné par la vicomtesse de Beauséant avant sa fuite. En 1839, Franchessini, l’un des membres les plus actifs du Jockey-Club, exerçait les fonctions de colonel dans la garde nationale ; marié à une riche Irlandaise, pieuse et charitable, il occupait un des plus beaux hôtels du quartier Bréda. Nommé député, intime d’Eugène de Rastignac, il se montra très hostile à Sallenauve et vota contre la validation des pouvoirs de son collègue, pour être agréable à Maxime de Trailles. Franchessini demeura, presque toute sa vie, en relations avec Jacques Collin, dit Vautrin (Le Père Goriot. — Le Député d’Arcis. — Le Comte de Sallenauve).